Le contrat d’assurance est un accord entre deux parties, l’assureur et l’assuré. Il est fondé sur le principe de la bonne foi et repose sur des obligations réciproques. Mais que se passe-t-il lorsque l’une des parties souhaite modifier les termes du contrat ? Cet article vous apporte les informations nécessaires pour comprendre les enjeux de la modification d’un contrat d’assurance, ainsi que les procédures à suivre pour y parvenir.
Les raisons justifiant une modification du contrat d’assurance
Plusieurs situations peuvent amener l’une ou l’autre des parties à souhaiter modifier un contrat d’assurance :
- Changement de situation personnelle ou professionnelle de l’assuré : mariage, divorce, naissance, déménagement, changement d’emploi ou cessation d’activité sont autant de circonstances qui peuvent impacter le niveau de risque couvert par le contrat et donc justifier une modification.
- Évolution du niveau de risque : si le risque couvert par le contrat augmente ou diminue, il peut être nécessaire de réviser les garanties et/ou les cotisations prévues initialement. Par exemple, si un assuré acquiert un véhicule plus puissant ou plus coûteux à réparer, son assureur automobile pourrait exiger une augmentation des primes.
- Volonté de l’assureur de réviser ses conditions générales : l’assureur peut décider de modifier ses conditions générales pour l’ensemble de ses contrats, notamment en cas de changement réglementaire ou pour s’adapter aux évolutions du marché. Dans ce cas, il doit informer les assurés concernés et obtenir leur accord pour appliquer ces modifications.
Les procédures à suivre pour modifier un contrat d’assurance
La modification d’un contrat d’assurance doit respecter certaines règles et procédures :
- Information préalable de l’autre partie : la partie qui souhaite modifier le contrat doit en informer l’autre partie par écrit (lettre recommandée avec accusé de réception) en précisant les motifs et les éléments du contrat qu’elle souhaite voir modifiés.
- Négociation entre les parties : les deux parties doivent ensuite trouver un accord sur les modifications à apporter au contrat. En cas de désaccord, elles peuvent faire appel à un médiateur ou engager une procédure judiciaire.
- Rédaction d’un avenant au contrat : si un accord est trouvé, les modifications doivent être formalisées par la rédaction d’un avenant au contrat, qui doit être signé par les deux parties. Cet avenant précise les clauses modifiées et leur date d’entrée en vigueur.
Dans certains cas, la loi prévoit des mécanismes spécifiques pour faciliter la modification du contrat :
- Droit à l’oubli : depuis 2016, les personnes ayant été atteintes d’un cancer peuvent demander la suppression de cette information de leur dossier médical au bout de 10 ans (ou 5 ans pour les cancers survenus avant l’âge de 18 ans), ce qui peut permettre une baisse des cotisations.
- Loi Hamon : entrée en vigueur en 2015, cette loi permet aux assurés de résilier leur contrat d’assurance auto, moto ou habitation à tout moment après la première année, sans pénalités ni frais, et donc de renégocier un nouveau contrat avec des conditions plus avantageuses.
La modification du contrat d’assurance et le principe de la bonne foi
Le contrat d’assurance repose sur le principe de la bonne foi, qui implique que chacune des parties doit agir avec loyauté et transparence. Ainsi, l’assuré a l’obligation de déclarer à son assureur toute modification affectant le risque couvert par le contrat. De même, l’assureur doit informer l’assuré de toute modification qu’il souhaite apporter aux conditions générales ou particulières du contrat.
En cas de manquement à cette obligation, les sanctions peuvent être lourdes :
- Pour l’assureur : si les modifications apportées au contrat sont abusives ou si elles n’ont pas été portées à la connaissance de l’assuré dans les formes requises, ce dernier peut demander la nullité du contrat ou exiger des dommages et intérêts pour le préjudice subi.
- Pour l’assuré : si ce dernier a omis de déclarer un changement de situation ou un élément affectant le risque, l’assureur peut refuser d’indemniser un sinistre survenu après la modification ou réduire proportionnellement l’indemnisation en fonction du montant des cotisations perçues.
Résumé
La modification d’un contrat d’assurance est une étape importante qui nécessite le respect de certaines procédures et la bonne foi des deux parties. Pour réussir cette démarche, il convient de bien comprendre les raisons justifiant une modification, les procédures à suivre et les conséquences en cas de manquement aux obligations légales. En cas de difficultés, n’hésitez pas à consulter un avocat spécialisé en droit des assurances pour vous accompagner dans vos démarches et vous aider à trouver la meilleure solution adaptée à votre situation.